Le lac du Bourget Pionnier de l’énergie

Le lac du Bourget

Pionnier de l’énergie

En discussion depuis 2013, le projet énergétique B’eeau Lac devient de plus en plus concret. L’idée : utiliser l’eau du lac du Bourget pour fournir du chaud et du froid aux bâtiments et aux entreprises. Par Elsa Tabellion

Quatre ans après le début d’une étude de planification énergétique de Métropole Savoie, le projet B’eeau Lac est plus que jamais lancé. Objectif : utiliser l’eau du lac du Bourget pour rafraichir et chauffer des bâtiments. Ce principe n’est pas nouveau mais il s’avère pourtant pionnier. « En France, c’est la première fois qu’on risque d’exploiter la technique de l’hydrothermie dans un lac », explique Stéphane Caviglia, responsable du pôle projets territoriaux à Métropole Savoie. Après plusieurs mois d’études de faisabilité, un secteur a été retenu. Il s’agit du projet urbain du Triangle Sud du lac du Bourget. Il comprend les deux projets de logements du Bourget-du-Lac, l’éco hameau des granges à la Motte-Servolex et le parc d’activités de Savoie Technolac.

Un système de circuit fermé

Mais en quoi ça consiste exactement ? « On va capter l’eau du lac à 40 mètres de profondeur dont la température stagne entre 6 et 8 degrés. Elle va être pompée et amenée à la surface. Il y aura alors un réseau de 6 kilomètres qui fera circuler cette eau et la transportera aux pieds des bâtiments. Dans ces bâtiments, il y aura des échangeurs qui feront le rafraîchissement direct ainsi que des pompes à chaleur. Le débit maximum sera de 5000m3 par heure », précise Loïc Lepage, chef de projet de la planification énergétique territoriale à BG Ingénieurs Conseils.

Le projet servira aussi pour le froid industriel (également appelé le process). En effet, certaines activités ont besoin de froid industriel toute l’année, même en hiver (les laboratoires, les data centers, …)

“Habituellement, ces systèmes fabriquent du froid en utilisant des machines qui consomment de l’électricité et se servent de l’air extérieur. Là, l’idée est de ne pas utiliser de machines ce qui engendrera de fortes économies d’électricité et il n’y aura pas d’émissions polluantes ni de CO2 ”, ajoute Loïc Lepage. 

Avantages : pas de consommation d’électricité, pas d’émission de particules, une énergie renouvelable et locale. L’eau « empruntée » est ensuite généralement restituée à l’endroit où elle a été captée mais une étude prévoit de la restituer dans la rivière de La Leysse. « L’été, La Leysse a une température de 25 degrés et elle a un niveau très bas. L’eau remise sera environ de 12 degrés. C’est intéressant car on pourra doubler le débit de La Leysse, il n’y aura pas d’impact thermique », détaille Loïc Lepage.

Au total, le projet de chauffage et de rafraîchissement couvrira environ 400 000m2 de surface (sans compter le froid industriel) pour un coût estimé à 40 millions d’euros. (...)

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