Annecy, sous de (bonnes) étoiles !

Annecy, sous de (bonnes) étoiles !

Ai-je besoin de vanter le charme d’Annecy ? Le calme, la sérénité. Le lac apaisant. La vue qui se perd sur les monts proches. Et les tables bien sûr, mon centre d’intérêt lors de ma dernière visite… par Jean-François Mesplède

Qui dit restaurants dit étoiles. Fatalement. Et à l’aune du Guide Michelin, témoin majeur en la matière, Annecy ne fait pas figure de parent pauvre  avec, en ville et alentours, cinq restaurants étoilés dont trois (1), selon les critères du guide « méritent le détour ».

Le détour justement. Un mercredi à l’heure du dîner, direction Annecy-le-Vieux et le Clos des Sens où, depuis des années, Laurent PETIT, parfaitement épaulé par son épouse Martine, exerce son talent. Un court trajet et on y est. Avec la vue en prime sur la terrasse…

Le couple s’est établi ici voici plusieurs années mais le début 2017 a été l’époque des mutations avec « révisions » des chambres d’hôtel et refonte de la salle de restaurant réalisée avec bonheur en misant sur le végétal, les pierres et une judicieuse mise en lumières qui jouent un jeu subtil de mise en valeur des assiettes.

Décor minéral, service efficace et discret, brigade de cuisine qui travaille à la vue des clients : belle entrée en matière. Si donc le lieu a changé, son chef a évolué. Depuis son « cooking out » très précisément. « Être vrai et authentique » est désormais la ligne de conduite de celui qui professe son envie de « simplixité» (sic) ! Explication du terme par l’intéressé : une « complexité tellement aboutie et mature que tout devient essentiel et évident ». Cet amoureux des trois lacs de Savoie (Annecy, Léman et du Bourget) avec les poissons qui vont avec et de son terroir de l’Albanais où il a rassemblé tous ses fournisseurs maraîchers, joue la carte du « produit dans sa vérité » sur un thème « lacustre et végétal » avec, en prime, la quarantaine d’aromates qui poussent dans son jardin.

La mue est évidente. Et le « virage » (si l’on peut employer ce terme) parfaitement négocié. C’est flagrant dès le premier grignotage d’un caviar de féra riche en finesse et en goût. Et cela crève les yeux lorsqu’arrive ce thé d’écrevisses avec crémeux des têtes. Les écrevisses, du lac fatalement, sous toutes leurs formes en une déclinaison d’une qualité et d’une subtilité rares. Ce simple ( !) plat permet de mesurer le chemin accompli ces derniers temps par ce « metteur en scène d’émotions » et peut, à lui seul, justifier de venir s’attabler ici. (...)

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