“Juppé est l’homme de la situation”

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Juppé-Sarkozy c’est le duel du moment dans l’optique de la prochaine élection présidentielle. Ancien ministre et président UMP du conseil général de Savoie, Hervé Gaymard a été un des premiers à soutenir Alain Juppé pour les élections primaires qui désigneront le candidat de la droite à cette échéance. Par Lionel Favrot

Quand avez-vous rencontré Alain Juppé pour la première fois ?

Hervé Gaymard : Le 18 décembre 1976. J’avais alors 16 ans et j’étais en Terminale au lycée d’Albertville. Jacques Chirac transformait l’UDR en RPR et il présentait son équipe à Paris dont Alain Juppé, alors directeur des études. Le secrétaire départemental de Savoie était malade et il m’avait envoyé à sa place. C’est là où j’ai vu la première fois Alain Juppé mais je ne pense pas qu’il m’ait remarqué !

L’avez-vous suivi par la suite ?

J’ai continué mon parcours militant mais dans les années 80, Alain Juppé était très discret même s’il était dans l’état-major du RPR. C’était encore l’époque de Charles Pasqua et de Michel Debré. Mais je l’ai suivi indirectement car Pierre Dumas m’a toujours dit le plus grand bien d’Alain Juppé qui était pour lui l’homme d’avenir. Et ce gaulliste historique savait repérer les talents. De plus, je connaissais le chambérien Patrick Stéfanini qui était au RPR l’homme de confiance d’Alain Juppé.

Quel est votre premier souvenir marquant d’Alain Juppé ?

Son discours en septembre 1994 lors de l’université d’été des jeunes du RPR à Bordeaux. Il n’était pas encore maire de cette ville mais bien parti pour l’être puisque Chaban-Delmas l’avait choisi comme successeur. Chirac était alors au plus bas dans les sondages et il m’avait demandé de coordonner des groupes de travail. Sarkozy l’avait quitté pour Balladur, alors favori, et leur entourage distillait l’idée auprès des journalistes que Juppé allait également le lâcher. Cette petite musique sans fondement commençait à faire son oeuvre et ce discours de Bordeaux a été un vigoureux démenti. Alain Juppé a donné ce jour-là le coup de talon nécessaire pour relancer la campagne. 

N’avez-vous pas été déçu par ses débuts comme premier ministre de Jacques Chirac en 1995 ?

J’ai été secrétaire d’Etat aux Finances dans le gouvernement Juppé 1 puis secrétaire d’Etat à la Santé dans Juppé 2, donc en pointe pour la réforme de la Sécurité sociale. J’ai énormément travaillé avec lui pendant ces deux ans et j’ai pu apprécier l’homme.

Mais il a du renoncer face aux grèves !

Non. Au contraire, Alain Juppé a tenu tête pendant cette période terrible de décembre 1995. Cela mérite même une mise au point historique car les reproches sont contradictoires. Certains lui reprochent d’avoir cédé et d’autres de s'obstiner. En vérité, sa réforme de la Sécurité Sociale a été mise en oeuvre. Même Jospin, devenu Premier ministre après les élections législatives de 1997, ne l’a pas défaite. 

Pourquoi Alain Juppé conserve-t-il l’image d’avoir mis la France dans la rue ?

Parce qu’il y a eu un télescopage avec le contrat de plan SNCF. C’est ce qui a mis le feu aux poudres en provoquant des grèves à la SNCF et à la RATP qui n’avaient rien à voir avec la réforme de la Sécurité Sociale. Sans mauvais jeu de mots, il y a eu une erreur d’aiguillage. Ce contrat de plan aurait du être reporté d’un an. L’art de la politique est subtil et il y a parfois des problèmes de coordination.

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